PORTFOLIO FRED

photographies

Cirque «O» (1992)
Pour son travail de diplôme en photographie, Frédéric Choffat a décidé d’installer le minibus de ses parents aux abords du Cirque «O», figure de proue détonante du nouveau cirque et de photographier à la chambre technique Sinar 4’x5′ (un négatif de 10 sur 12 cm) les portraits des huit artistes du cirque. Parallèlement, il publie une centaine d’images de reportage sur la vie de la troupe au jour le jour. Le travail final sera présenté en janvier 1993 à l’Université de Lausanne / Dorigny, présenté par Charles-Henri Favrod, fondateur et directeur du Musée de l’Elysée / Lausanne.

8 tirages sur papier photographique baryté 80 x 100 cm.

 

En Piste!
L’animateur de l’ancien cirque Aladin a imaginé le Cirque «O», recourant à la lettre qui évoque le mieux l’espace circulaire de la piste. C’est un cirque qui ne ressemble à aucun autre puisqu’il privilégie le mime, l’expression corporelle, le théâtre muet. Les acteurs se produisent nus. Deux musiciens les accompagnent: un batteur et une violoniste.
«Le Cirque «O» était à Genève de mars à mai 1992. Frédéric Choffat l’a photographié dans une perspective d’exposition qu’il a conçu comme un cercle où le spectateur doit entrer: seize panneaux suspendus sont balayés à tour de rôle par un projecteur tournant, et un autre projecteur, fixe, éclaire en permanence le sol concentrique. Il faut donc attendre l’arrivée de la lumière pour discerner l’image, ou sinon suivre le faisceau. Le premier regard sur l’exposition ne peut être que fragmentaire et différent pour chacun, au gré de l’arrivée, au gré du circuit.

Frédéric Choffat est à la fois scénographe et photographe. Paradoxalement, son dispositif, qui ne laisse rien au hasard, réintroduit celui-ci sur le mode de la poursuite, au sens où on l’entend dans l’éclairage d’un spectacle. C’est ingénieux, et justifié par le sujet choisi, le cercle magique du cirque. Accrocheur d’expositions, je n’ai plus rien à faire que de devenir spectateur puisque Frédéric Choffat décide et met tout en place lui-même. Ou, comme je salue son travail aujourd’hui, d’incarner Monsieur Loyal!

Charles-Henry Favrod

Directeur et conservateur du Musée de l’Elysée, Lausanne

 

-> Le Nouveau Quotidien, 26 janvier 1993 (pdf)