C’est une histoire en vert. En vert, mais pas contre tous, plutôt avec toutes. Au total, sept femmes qui, par touches successives et parfois simultanées, composent une série de portraits sur lesquels vient se refléter celui de l’autrice Marie Ndiaye. Car ces femmes en vert sont aussi l’envers d’une femme qui s’emploie à questionner sa propre identité. Elle le fait sur le mode du conte, un conte choral captivant et énigmatique constitué de bribes, d’images, de souvenirs. Le ton, lui, est celui de la confidence. En arrière fond, comme en écho à ce qui toujours échappe et rend l’exercice de l’autoportrait si délicat, les crues du fleuve menacent les fondations de ce «je» à la fois multiple et insaisissable.
Récit de méandres et de sinuosités, en strates déployées, «Autoportrait en vert» emprunte à la photo pour mieux désamorcer les clichés et se révèle un formidable terrain de jeu pour sept talentueuses comédiennes conteuses.
